Les origines de l’église d’ARMENONVILLE remonteraient en l’an 1206, date à laquelle les seigneurs de REMENONVILLE auraient bâti une chapelle. Il est indiqué que l’un d’eux Hugues de REMENONVILLE en sa qualité de chevalier « fonda 3 messes en ladite chapelle ». Elle fut bâtie en l’honneur de Saint Pierre et de Saint Paul.

Il fallut attendre 1671 pour que cette chapelle, jusque-là seigneuriale, devienne une église paroissiale suite à la requête de Charles FLEURIAU auprès de Monseigneur Evêque de Chartres. Ce dernier fit érection d’ARMENONVILLE en paroisse par décret du 28 mars 1671, ratifié par arrêté du Parlement de Paris le 22 décembre 1672. 

Le premier curé de la paroisse fut Jean de LOUCELLES, qui en prit possession le 9 avril 1671.

En raison de la fréquentation de la chapelle par les habitants, la même année, Messire FLEURIAU fit entreprendre des travaux d’agrandissement de la nef en faisant « accroître d’environ 3 toises », soit 5,50 mètres ainsi que l’édification du clocher que nous connaissons. Les 2 cloches originelles furent installées dans le nouveau beffroi. Mais lors de l’installation, l’une d’elle fut endommagée. Les donateurs entreprirent alors de faire fondre une nouvelle cloche qui sera plus importante que la première.

En 1671, il fit venir de Paris de nouveaux fonds baptismaux et fit réaliser à ses frais, la Chaire à prêcher.

Il entreprit également la démolition de quelques corps de logis à proximité immédiate de la chapelle « qu’il fit rebâtir ailleurs à ses propres frais pour ne pas déloger ses habitants et leur ôter tout sujet de se plaindre », afin de pourvoir à l’augmentation du cimetière.

En 1677, le clocher fut frappé par la foudre, les archives municipales nous en donnent le récit suivant : « Peu s’en fallut, mais Dieu ne le permit pas, que le tonnerre ne réduisit en cendres, l’année suivante, et le clocher et les cloches. Il tomba sur le premier dôme, fendit en deux un des poteaux, descendit ensuite dans le second où il fendit en deux  un autre poteau du beffroi et le fit sauter jusqu’au milieu de la rue , puis entra dans l’église par la vitre du pignon, ne cassant qu’un seul losange, et descendit le long de la grande porte , de laquelle il cassa un des battants , et en fit voler un éclat contre la cuisse d’une femme dont elle fut longtemps incommodée, ensuite sortit par la petite porte après avoir de sa lueur tant soit peu roussit les cheveux du sieur curé qui était à genoux près de la balustrade, se préparant à dire la sainte messe qu’il avait sonnée. La réparation de tout ce désordre fut aussitôt faite aux frais du Seigneur et en déboursa dix pistoles. »   

Le tabernacle aurait été donné par le gendre de Messire FLEURIAU à savoir Monsieur de Paris, escuyer et Sieur de Couttes qui épousa la fille ainée FLEURIAU et dont le mariage eut lieu en cette église.

Les lambris de la voûte n’auraient été peints qu’en 1709.  Le plafond tout en bois de l’église est à caissons peints et à motifs. Les motifs représentent l’épée de Saint Paul et les clefs du Paradis de Saint Pierre. Le seigneur y a fait apposer ses armoiries. Malheureusement, elles ont été arrachées et détruites pendant la révolution. On voit encore la marque de leurs emplacements.     

Deux nouvelles cloches ont été bénies en novembre 1743. La grosse a été nommée Marguerite-Charlotte et a eu pour parrain Monsieur le marquis de Surgères, Seigneur du lieu à l’époque et pour marraine Madame la marquise de Crussol. La petite a pris le nom de Jeanne-Thérèse, a eu pour parrain Monsieur le marquis de Crussol et pour marraine Madame la marquise de Surgères. La grosse cloche est l’une des rares cloches à ne pas avoir été fondue pendant la révolution pour faire des canons.  Elle ne sonne malheureusement car elle est fêlée. 

L’église a été classée au titre des Monuments Historiques par arrêté du 29 octobre 1942. 

Le clocher est curieusement ajouré et a la particularité d’être recouvert d’ardoises disposées en écailles de poissons. Il est composé d’un premier fût d’embase enfermant la structure du beffroi et orné en partie supérieure de baies d’abat-sons. Le tout est surmonté d’un galbe cintré pour se terminer par un lanternon, lui-même hexagonal, percé de baies cintrées ouvertes et surhaussé par une coiffe cintrée et pyramidion à six faces. 

La nef orientée est édifiée sur un plan simple développant un vaisseau unique. Elle est éclairée par 4 baies cintrées en façade méridionale munies de vitraux et de deux baies mineures encadrant la travée d’axe du chevet (au niveau de l’abside). L’ancienne porte murée à ce jour, offre encore au visiteur un tableau d’encadrement externe en saillie surmontée d’une plate-bande moulurée en imposte. On peut voir également sur cette façade un cadran solaire.   

La façade septentrionale est aveugle. Cette particularité s’explique par la présence de l’ancien cimetière sur le côté gauche de l’église. Celui-ci a été déplacé à la séparation de l’église et de l’état. Cette façade nord est flanquée d’un appendice à simple pente faisant office de sacristie.

La façade occidentale est constituée d’un mur pignon percé par la porte d’accès de forme cintrée. Au-dessus de la porte se trouve une rosace éclairant la nef. La porte d’entrée est encadrée par deux niches accueillant deux statuettes polychromes ; celle de gauche représente Saint Paul avec son épée et celle de droite représente Saint Pierre avec ses clefs du Paradis (qui ont malheureusement disparues).   

Un presbytère situé juste en face de l’église fut aussi construit pour y héberger le curé.

Merci à l'association "Les amis du patrimoine de Bailleau Armenonville" LAPBA28